jeudi 7 avril 2022
L’Emprise

Lorsqu’on ne vote pas, ou on vote blanc, n’est-ce pas une expression du sentiment d’impuissance, face à l’offre et à l’issu probable du vote ? C’est logique. Il y a des millions de votants, chacun avec une seule voix.
On vient de dire à la média d'état qu’il y a un pléthore de candidats (douze, dans les faits). Qu’il y a des vrais choix, une vraie diversité de politiques proposée. Comment se fait-il que la population ne partage pas cet avis, alors ?
C'est une question de jugement. On sait que la plupart des candidats n’auront aucune chance d’être au second tour. Ils peuvent promettre n’importe quoi, en toute sécurité. On tient en compte que les candidats ne feront sans doute pas ce qu’ils disent qu’ils feront.
C’est souvent ceux qui s'affichent contre une politique qui terminent par la faire voter. Il me semble que c’est le Général de Gaulle qui a donné la vote aux femmes et que c’est Giscard d’Estaing qui a fait abolir la peine de mort.
Le pléthore supposé de candidats et de politiques proposés se réduit à un conformisme objectifiant. L'opinion publique se montre bien plus discernante là-dessus que les commentateurs littéraires. Tout candidat peut, comme l’a fait François Mitterrand, prétendre à une politique « ambitieuse » avant de faire volte face devant la "réalité du pouvoir". D’ailleurs, est-ce que nos candidats ont vraiment autant de pouvoir qu'ils laissent supposer ? Le Président Trump, est-ce qu’il a vraiment pu changer le monde à sa guise, face aux lobbies ?
La plupart des thèmes, historiquement de gauche, refont surface actuellement. Les réfugiés, les déplacements, la vie rurale, hostile aux pauvres, la nécessaire frugalité, la nécessaire rélocaliation énergetiques, le besoin de réphysicaliser les relations sociales humaines. Les relations entre les humains et entre les vivants assument l'avant-scène …
Normalement, nous devrions être en train de réduire massivement l’usage de la voiture – et l’entretien des routes à voiture. On relocalise la production de fruits et légumes en les produisant et en les transportant localement. Repeupler la campagne avec des travailleurs humains et non pas des machines signifie une intégration active avec le reste du vivant. Les nouvelles populations rurales, y inclus les réfugiés, s'emploient à des fins écologiques - et ils se nourrissent ! Ce sont des politiques si évidentes que leur absence est suspecte.
Il y a convergence, me dit l’ami, tu devrais être content. Pourquoi, lui ai-je répondu, si cette raison reste sans application ? Si j'ai autant raison, j'aurais déjà du boulot ! S’il y a convergence, je suis déjà au point rencontre. J'y attends encore ...

À noter : il n'y a pas eu de victoire rurale écologiste. Quelle contraste avec leur relative réussite dans des métropoles importants. Preuve politique de la non-représentativité de nos représentants.
Cette élite rurale de plus inséparable de l’élite urbaine. Le fléau écologique du consumérisme industriel bascule de plus en plus en pleine ruralité. Le nettoyage ethnique de la campagne, sur la critère du seuil de richesse nécessaire pour y accéder, cela s'accélére depuis ces dernières sept années (2015-22).
Parlons de profiles énergétiques, du bilan carbone. Il faut qu'on consomme pas plus d'une tonne par personne par an, en moyenne, pour arriver à un monde écologiquement soutenable. La moyenne française est de sept tonnes – sept fois trop.
La moyenne à la campagne française est de douze tonnes par personne par an.

La majorité de cette empreinte désastreuse est dûe aux frais de voiture, y inclus sa route, à un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres de "chez soi". Les maisons sont souvent grandes et isolées. Les gens sont riches, même s’ils ne se le sentent pas, vu les frais de ce style de vie.
Si la majorité de la surface de la campagne est maintenant non-cultivée, c’est que la culture sans machines n’y est plus économiquement rentable. Si l’on mène ce style de vie de riche, on ne peut pas gagner assez en grattant la terre. On assèche la campagne de ses pauvres, on est donc bien obligé de n’utiliser que des machines. C’est à la campagne, terre par excellence de la subvention masquée, que l’on demande le salaire universel, plutôt que l’honneur du travail qui mérite salaire.
Le résultat électoral est un tri radical qui ne laisse voter, à la campagne, que ceux qui veulent bien s’accommoder à cette vie rurale d’une incohérence écologique profonde. Même les touristes participent à ce jeu de destruction de la nature – de sa biodiversité, de son hydrologie, pour ne laisser que des déserts industriels qui se font souvent passer pour des réserves naturels. Les élevages de bétail écologiquement génocidaires se font passer pour des « prairies fleuries », les forêts de douglas pour des zones d’agroforesterie et ainsi de suite.
On montre souvent du doigt les chasseurs et les agriculteurs. Il paraît nous échapper que ces gens tentent au moins de maintenir un rapport fonctionnel avec les terres qu’ils occupent. Nommons plutôt les vrais coupables – les néoruraux, les touristes, enfin tous ceux qui visitent la campagne sans autre raison que de l’aimer et d’y passer du temps … en voiture, dans une résidence secondaire, au service des riches et vieux, en visitant ses attractions, en mangeant ses friandises.

Et toutes ces populations s’enchevêtrent, s’imitent et se parodient. Prenons l’exemple de l’Ariège, qui avec une superficie qui s’approche de la moyenne pour un département français (5000km2) a une population éparse d’environ 150,000. Cette population augmente jusqu’à 250,000 en été.
La grande majorité des visiteurs estivaux sont les fils et filles actifs des vieux qui restent en Ariège. Ils sont allés à et ils reviennent de la grande ville – surtout de Toulouse. On peut tenir en compte que ces lieux de résidence deviennent de plus en plus nominatives, avec le transport en voiture privée, souvent à moins d’une heure de trajet. Qui s’occupe des enfants cette fin de semaine, sera-ce les grands-parents ou les parents … ?
Lorsqu’il prennent la retraite à leur tour, ils vont revenir sur l’Ariège, pour occuper les maisons familiales que leur ont laissé leurs aînés. Le même dessein, avec ses micro-variants, se répète pour chaque secteur – et encore plus depuis l’avenu du Covid et du télétravail. Pour les éco-hameaux, les réseaux de camions, de caravanes, de teufs et d’événements divers assurent une flux constant de visiteurs privilégiés, mais souvent à distance augmentée – Toulouse, mais aussi la Suisse, l’Allemagne, la Bretagne, la Hollande, la Catalogne. Les élites politiques de la ville ont depuis parfois au moins un siècle multiples connexions, des colonies de vacances, des campings, des stages, des sièges, des organes délibératives d’urbanisation et de patrimoine.
Les gens se démasquent, en proclamant leur authenticité rurale – leur spécificité locale. Leur usage de voitures est incompatible avec cette prétension. On est arrivé à un tel point que ceux qui en font vraiment leur vie productive sont en toute petite minorité. L’effet est notoire dans le sens que l’on apporte très peu à la grande ville à proximité, qui ne pense guère à sa campagne – sauf en termes de récréation et de périurbanisation. Pour ces élites maints mais finalement pas si variées, l’intérêt est plutôt de cacher son intérêt et d’y voir un prime d’exclusivité, un peu comme si l'on était tous des russes qui maintiennent un dascha familial dans les alentours de Moscou, sans aucun attrait pour la paysannerie du coin. Un genre de kitsch rural, dénué de sens dans la topologie du lieu, prend la place de la symbiose humain-nature.

On le voit aussi dans les îlots de pauvreté relative que sont devenus certaines petites villes rurales. Les élites les ont effectivement dépassés, tout comme les périphériques et les grandes surfaces. Dans une petite ville, on peut vivre sans voiture, sur le RSA. Les conditions, dans les seuls « centres » de population physique restants, sont bonnes pour la pauvreté réelle et l’exclusion sociale tangible. Des populations de professionnels de santé et des spécialistes de « cas sociaux » se greffent sur la souffrance, justifiant l’existence des centres de santé et services sociaux qui desservent ainsi d’autres populations locales aussi.
Dans la section ci-dessus je caractérise, jusqu’à la caricature, les formes sociales qui créent l’emprise de la société riche industrielle sur la campagne, sans guère mentionner les sujets de débat habituel – les « exploitants » et les machines agricoles, le mis-à-ras systématique de la campagne, puisque il suffit, à vrai dire, de la seule voiture et la seule route pour créer ce désarroi. De même pour les formes administratives que prennent ces blocages apparemment insurmontables, le cadastre intraitable, les règlements du bâti et de l’agriculture qui réduisent les mazets et les terrasses d’autrefois, à l’égal de toute tentative d’habitat léger néorural, impossibles, administrativement, à vivre, sauf pour celui qui n’en vit pas.
L’important est de rester au-dessus de la mêlée pour y voir clair les grandes lignes, les grandes axes du mouvement. Il est sûr que les structures administratives et de la démocratie représentative ont été conçues pour créer des bastions et des fiefs locaux pour les politiciens nationaux et pour défaire toute possibilité de prise de pouvoir par la gauche et les partis progressistes. Il en va de même pour le contexte résolument jacobin et les efforts pitoyables déployés pour induire, à travers l’architecture préfectorale, une seule et unique voix d’autorité d’en haut.
En ceci, la défense de la propriété, la défense de la propriété surtout, montre une certaine continuité, même à travers les époques révolutionnaires, qui, sous cet aspect-là, n’étaient pas si révolutionnaires que cela.

Le problème est que cela a trop bien réussi. Au début du livre les limites de la croissance, le livre séminal écologique du Club de Rome (publié c.1973), on décrit le progrès géométrique d’un nénuphar, lorsqu’il couvre un étang, en exterminant toute autre vie. On demande sur quel jour il occupe la moitié de l’étang, s’il recouvre tout l’étang le trentième jour. La réponse : le 29ième jour.
Dans un autre livre analytique, on explique qu’en toute probabilité, l’empire romain s’est effondré lorsque les impôts ont atteint un niveau qui a rendu non-rentable la culture des terres autour du métropole. En même temps, les lignes de provision venant des limites de l’empire sont également devenues trop longues. Dans les deux cas, l’espérance de niveau ou de qualité de vie – la surconsommation à laquelle on s’est habitué, ont fait écrouler le système, devenu non-adaptatif à la réalité matérielle induite par sa propre surconsommation de richesses.

Bien sûr, ce qu’on appelle la réalité économique – qui n’est, tout compte rendu, qu’une réalité tout au plus sociale – fait que la France riche a tout intérêt à maintenir ses terres hors de prix pour tous sauf les classes moyennes et riches. Sans ce prix exagéré du mètre carré d’immobilier, la France ne pourrait guère assurer sa monnaie et ses dettes – la même logique s’applique au niveau européen … ou en Amérique du Nord. Sans importations, sans la sur-exploitation des ressources naturelles, la France ne pourrait guère assumer son rôle de puissance mondiale, de soft power et de hard power. De surcroît, elle risquerait de se faire menacer par toute une série de nations jusqu’à là sous-dominantes qui, étant donné leur dépouillement par les nations de haute consommation comme la France, la menaceraient d’invasion, d’accaparation de ses propres ressources.
Tout comme Rome, le sort de la France – et par extension du monde riche post-colonial – pourrait bien être de subir plusieurs siècles de fragmentation, de parcellisation et de dominance étrangère avant de pouvoir réassumer une semblance d’autonomie souveraine – si jamais. Condamné par son succès, le pouvoir « culturel » de Rome, de Grèce et des autres empires précédents indique peut-être leur maturation, jusqu’à ce que le pouvoir ostentatoire ne soit plus de mise, étant sublimé dans le monde entier.
Il reste qu’avant que ce soit trop tard - le dernier rapport du GIEC donne deux ans et demie pour qu'on change définitivement de cap – nous devons arrêter notre surconsommation d’énergie. Le secteur du transport routier est épinglé. Ceci crée une vraie chance d'une approche logistique et infrastructurelle qui nous évite de tourner nos empires en déserts. Si ceux qui prônent la Transition ont eu tendance à diluer fortement ce message, l'abondance relative de ressources a une vertu, elle nous permet de ne pas trop nous préoccuper des moyens à notre disposition. Paradoxalement, ce sont les moyens humains qui sont déficitaires – la main d’œuvre – et il faut encore chercher des arguments gagnants pour qu’un ouvrier jardinier accepte d’être très mal payé pour du travail dur manuel, sans machines.
L’un de ces arguments est peut-être qu’il peut ainsi accéder à la propriété d’usage à laquelle il n’aurait jamais pu aspirer dans un contexte de pays riche et propriétarial. C’est une approche déjà bien connue en Amérique Latine, où, au lieu d’un salaire universel, on demande le droit a son lopin de terre, dont on va soi-même tirer la bénéfice.
Pourquoi pas en France ? Dès que l’on commence à pratiquer une culture vivrière plus les transformations et les conservations qui assurent la continuité alimentaire, les surfaces requises se réduisent – 500 mètres carrés, 3000 mètres carrés, on ne parle plus de 30 ou de 300 hectares (30,000 ou 300,000 mètres carrés), ni d’exploitation agricole, ni même de maraîchage, sinon de jardinage, de potagers, de symbiose avec la biodiversité, de gestion de l’hydrologie du lieu – ce dernier voulant dire la génération de l’eau douce, de l’humidité et de la fraîcheur.
Et si l’on mettait notre savoir faire, notre science et notre technologie au service de ces finalités, plutôt qu’au service d’un monde sans avenir, pour nous au moins ?
La situation des réfugiés ukrainiens devrait nous rappeler, étant donné qu’elle est précédée de plusieurs autres crises dans la même veine, qu’il y a une potentielle main d’œuvre expérimentée et capable de nous former à ces nouvelle épreuves – une vraie ressource humaine. Cela peut donner lieu à une nouvelle synergie entre le meilleur du savoir technique européen et du savoir non moins technique de faire pousser les plantes à petite échelle sans machines – propre aux travailleurs horticulturels pauvres partout dans le monde.
Notre métissage civilisationnel peut être conçu comme un atout, de nouveau, dans ce nouveau monde exemplaire de l’économie de ressources et la culture du vivant. Des nouvelles techniques fusionnelles, synergiques, peuvent essaimer, à partir des ancienne unités post-coloniales, créant de nouvelles viabilités.
Le défi n’est pas à sous-estimer, mais il existe surtout en nous – dans nos habitudes et nos principes de vie industrielle, contre et malgré tout. Pour reprendre le début de cet écrit, le problème existentiel est un problème de partage de pouvoir. Comment puis-je moi – ou tout autre jardinier – faire prévaloir ma voix contre les voix numériquement supérieures dans chaque instance, chaque réunion, chaque assemblée décisionnaire ? On voit déjà la trame probable de notre déroute, la croissance du secteur des recycleries, de réparateurs de vélo, de co-voiturage, de « technologie intermédiaire » qui reste et qui dépend, finalement, des productions industrielles. Ici se trouvent, dans chaque assemblée décisionnaire, 19 experts en habitat léger transportable (en camion), des mécaniciens, des utilisateurs accomplis de tracteurs, de rotivateurs, de biogaz, pour chaque jardinier.

Et à ce moment-là, la tâche du jardinier, qui est, de surcroît, résolument humble face à ses co-opérands, principalement les animaux et les plantes avec lesquels ils propose de collaborer, dans l’acte de manger (on ne peut guère décrire leur « travail » autrement), est de faire appliquer la raison contre les habitudes de toute une civilisation de barbares technophiles.
Essayons quand même. L’eau est le prérequis de la vie. Une couche d’herbe qui atteint à peine 20 centimètres contient une volume, une colonne d’air humide proportionnelle à sa hauteur. Un arbre de quinze mètres, ou plutôt une couche d’arbres de quinze mètres, contient, sous sa canopée, 75 fois plus de volume d’air relativement humide que l’herbe à 20 centimètres, pour la même surface. Ceci sans compter les multiples effets, encore mal-compris, que sait induire l’arbre, au-dessus et en dessous du sol, pour régler l’humidité de son environnement.
Si l’on choisit, comme on l’a fait dans cet écrit, les effets quantitatifs plus que qualitatifs, parlant d’énergie et de surconsommation plutôt que de qualité de vie et de spiritualisme, c’est qu’on essaie de mettre les points sur les i’s, non pas en termes de finance et d’économie conventionnelles, mais en termes de notre survie objective. L’arbre n’est pas là pour faire des stères de bois, ni des meubles, ni du charbon, du gazole ou du pétrole dans le futur lointain. Il est là comme régulateur au présent de nos vies sur terre. Nous pouvons vivre avec, mais nous ne pouvons pas vivre sans.
Il en va de même pour les jardiniers. L’humain peut vivre avec, mais pas sans. On a tout intérêt, non pas à convertir les jardiniers en robots, sinon à convertir les mécaniciens en jardiniers purs, qui utilisent le meilleur outillage écologique connu jusqu’à présent, qui date d’il y a au moins deux mil ans, qui vient de nos ancêtres (ou c’est ce qu’on dit!) les gaulois. La faucille, la pelle-bêche, et ainsi de suite. Et pourquoi cet outillage ? Parce qu’en termes de son efficacité et sa durée de vie utile, il est plusieurs fois plus efficient, à notre service, que n’importe quelle tronçonneuse, débroussailleuse, rotivateur ou tracteur existant. Son efficacité est complémenté par le fait qu’il utilise l’énergie humaine, une énergie renouvelable, d’une redoutable performance énergétique par rapport à n’importe quelle machine à énergie électrique ou fossile.
On pourrait avancer que le jardinage, fait de cette manière-là, c’est pour les cons. Ceci dit, l’implication serait que les machines sont plus intelligentes et capables que nous. Mais au contraire, elles réduisent la complexité à une simplicité si grossière que l’intelligence appliquée humaine n’y trouve plus lieu d’être. L’outil le plus utile d’un jardinier accompli, c’est sa main – il est capable d’identifier et de préférer une plante entre mil dans un coup d’œil, là où une machine se voit encore obligé de tout mettre à ras. Si on sous-estime l’intelligence du jardinier tant, c’est qu’on a développé une croyance quasi-mystique dans la technologie, qui nous rend aveugle à nos propres attributs clés.

Transport
globalize : downsize
... is it that simple ?
Les métaux exotiques qui permettent à nos smartphones de se constituer viennent de plusieurs endroits dans le monde, on n’est pas prêt à renoncer à tout commerce de grande échelle, dit un commentateur.
La compétition sur l’échiquier mondial des autonomies relatives de chaque sphère d’influence régionale, idéologique, économique, s’est mis à l’avant, ces derniers temps. La biotech a aussi commencé à démontrer son importance stratégique, en lien avec à la fois les enjeux écologique et de santé humaine.
La branche d’études de l’auto-agencement par voie humaine – l’auto-administration de « médicaments sociaux », de pouvoirs d’auto-constitution et d’auto-restitution de ressources (ressourceries). La question d'échelle organisative de sociétés humaines expérimente une renaissance. Le rapport dépend beaucoup de l’exposition aux risques, locales ou globales, de la fédération référencielle dont l’organisme social fait preuve.
Communications

Référents : anonymat
Dans la mesure qu’un nœud dans un réseau et visible ou détectable, et par qui, l’orientation de l’individu est subjective … ou emprise. Un système de référents qui s’auto-choisissent et s’autodéterminent permet « l’occupation » d’un territoire par la décision autonome, système fourmis, d’être un messager ou non, d’être un référent en étant acteur.

Down size
insecte cherche chemin de manière autonome,
cerveau très petit mais performant.
Les fourmis laissent sur leur chemin une tracée de phéromones qui communique à leurs camarades de passage leur « état phéromonal », au moment où elles étaient présentes sur le lieu de passage. On appréciera la finesse du mécanisme – les fourmis sont mobiles, ainsi étendent-ils la connaissance et l’intelligence du territoire autour du nid dans son ensemble, parce qu’elles sont mobiles, parce qu’elles ont libre arbitre, parce que il y en a plusieurs et que chacune agit localement tout en renforçant l’intelligence et la cohésion collectives …
L’être humain est également équipé d’une autonomie locale de décision, de mouvement, et de plusieurs méthodes de communication ou d’incommunication, mais souvent sujet à des décisions adaptatives préalables, mises en œuvre collectivement – par des modes de partage d’intelligence pré-accordés. L’autonomie qui sera accordé à l’être humain est l’un des facteurs qui rentre en jeu lors de décisions prises sur la mode d’action.
La « liberté de mouvement », la « liberté de communication » permettent à l’agent d’interagir pleinement, à son gré, avec son environnement. Agent de sa propre vie, il peut prendre son destin en main. Tant que cette décision est harmonieuse avec le destin du collectif, tel qu’il est défini, la force de travail de l’agent est en partie « mutualisée ». Avec et par qui ? Avec et par le collectif (ou ses agents), tel qu’il est défini, dans le cas particulier …
Julius César : la guerre des gaules, (livre 1, c. -51 av. jc)
… attribue le respect qui lui est accordé par les Helvètes à sa réussite, en un jour, de la traversée du fleuve qu’il leur a fallu vingt jours d'effort pour accomplir. C’est sa démonstration de prouesse technique et logistique qui a exigé le respect … selon lui.
Il essaie d’imposer sa logique sur le champs, disons. Une campagne, ou une saison de campagnes, c’est un mouvement, ou une série de mouvements orchestrés par rapport aux tributs à recevoir, aux alliances à cimenter, aux arbitrages à trancher et aux prestations de services à donner.