mercredi 28 septembre 2022

3. Domiciliés Boucle - l'aspect nomade

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Rématérialiser notre monde à tous

L’une des méthodes les plus fiables et sûres de répondre à nos besoins écologiques élementaires, c’est de redynamiser le monde à l’échelle humaine, en conformité avec la réalité somatique et sensorielle de l’humain.

Cet objectif est atteint, en partie, lorsqu’on se réintègre au vivant, lorsqu’on réapprend les usages du vivant. Ce n’est pas donné, lorsque vous ếtes acculturé depuis le plus jeune âge à vivre dans des cages. L’analogie entre nous – notre besoin de stimulus et interactivité, tous comme les grands fauves dans les zoos, pâlit lorqu’on constate que les améliorations des conditions dans les zoos n’ont pas été suivi par l’amélioration des conditions de vie en appartement de l’être humain.

Dans ce cadre, le téléphone portable se montre un jouet insuffisant, mais très économe.

Voyons. Je n’ai pas abordé le gros du problème énergivore de notre société de surconsommation, devenue la norme, la valeur principale de toute une culture dite “industrielle” mais qui laisse de moins en moins de place aux vrais “industrieux”.

C’est la sacrée voiture, l’automobilité dans toutes ses formes.

Je n’ai pas vraiment saisi l’essence de la voiture moderne avant de visiter – tout dernièrement – vous pouvez aller sur le site de l’émission et visiter l’article “Mobile”, rubrique “Concept”, qui traîte en partie du Port Royal, dans les Bouches du Rhône. J’y ai posé quelques photos des quilles des bateaux que l’on répare là-bas, tout hydrodynamiques qu’ils sont, comme les corps des baleines, des orcs ou des dauphins.

Pour les voitures et les avions, on dit “aérodynamique”. Il faut atteindre des vitesses supérieur à 30, voir 50kmh avant de commencer à vraiment sentir la force du vent. A partir de 130kmh, cela devient de plus en plus comme un mur, ça frappe.

Tandis que dans l’eau, plus dense, ces effets de turbulence et viscosité se détectent à des vitesses bien plus réduites.

L’être humain marche sur la plante des pieds, qui ont des surfaces assez grandes pour mieux distribuer le poids d’un bipède. Il n’a pas besoin de prioritiser l’aérodynamique de son corps, c’est un corps finalement très versatile.

La voiture moderne est aérodyamique, comme un oiseau, comme un bateau, comme une baleine, parce qu’elle va vite. La route est vastement plus simplifiée, plus grande, plus lisse et plus prédisible, pour nous permettre de rouler à toute allure en toute tranquilité à une vitesse que, dans des conditions normales, nos sens ne pourraient pas accommoder.

Les panneaux indicateurs sont vastes aussi, écrites d’une lettre sans sérif de grande taille, qui nous indique notre chemin de la manière la plus réduite possible. Comme si nous étions des enfants. A grande vitesse, tout doit être simplifié, nous n’avons pas vraiment le temps de réagir.

Les gens ne voient pas tout ça, le paysage passe trop vite et en tous cas, on a de quoi s’occuper juste pour tenir la ligne.

Il est sans surpris que l’on découvre que ce paysage routier, où aucun détail ne nous est vraiment accessible, devient un désert, à l’échelle industrielle d’autres véhicules, des tous-terrains, des tracteurs. Nous n’y sommes pas engagés – nous ne savons même pas … de quoi ça traite.

Et les gens s’en foutent de tout cela, par conséquence. Cette histoire d’immersion dans le monde du vivant, c’est une histoire d’intérêt, de familiarité, de confiance. Ne cherchons pas beaucoup plus loin que les habitudes de tous les jours. Un peu de jardinage change déjà la donne. C’est une expérience enrichissante, un environnement enrichi pour un humain – comme on fait pour les chimpanzees.

Sauf que pour les humains, c’est un enjeu de vie et de mort, nous impactons tout le reste.

Parler plus – se parler plus – est également une expérience plutôt enrichissante. Ce sont des fonctionnement humains de plein épanouissement de ses potentialités, si l’on veut.

Ce n’est pas pour nier l’intellectuel, mais la reflexion – la pensée humaine – n’est pas vraiment abstraite, elle traîte de ce qu’on lui donne comme alimentation, ne serait-ce que la langue qu’on emploie.

Décroissance

L’imaginaire positif autour de la sobriété

Cela pourrait étonner, avec un titre comme ProFrugal, que je suis peu convaincu par tous ces mots qui communiquent la parsimonie, je vois surtout des opportunités pour améliorer la qualité de vie humaine – des vies pleinement réalisées.

Sans cesse, l’argument que l’on y oppose, c’est la réalité de tous les jours – la fin de mois, le besoin absolu d’un certain pouvoir d’achat.

C’est raisonner à partir du cas particulier, d’une océan de cas particuliers. Mais pour répondre à ces besoins individuels et individualistes, c’est tout un système qu’il faut changer.

Tout simplement, ce n’est pas le cas individuel qui compte. S’il y avait des trains à prix et à fréquence abordables, on aurait moins besoin de la voiture. S’il y avait des ressources humaines adéquates à la campagne, on aurait moins besoin de se déplacer au loin.

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