vendredi 21-jeudi 27 octobre 2022
7. agriculture – biosphère
réserves – intégration
Notre agriculture est la culture des champs, d’un type devenu hyper-spécifique. Je donne quelques définitions, commençant par le Wiktionnaire :
J’aime bien cette élucidation, trouvée en alorthographe.com :
Le mot agraire est apparu au XIVe siècle, issu du latin agrarius, de ager qui signifie champ.
Lois agraires. Agricole est apparu également au XIVe siècle, du latin agricola qui signifie laboureur. Agriculture est apparu plus tard, au XVe siècle, du latin agricultura.
Il est important de noter cependant que le préfixe agro- vient du grec agros = champ.
Culture (XIVe siècle) vient du latin cultura, de colere qui signifie cultiver. De là tous les noms désignant des cultures particulières : horticulture (fleurs, plantes), sylviculture (forêts), aquaculture (production animale ou végétale en milieu aquatique), pisciculture (poissons), conchyliculture (coquillages), ostréiculture (huîtres), mytiliculture (moules), riziculture (riz), etc.
Je n’aime pas celle-ci, la première phrase sur la culture du wikipédie
« Nature » est un mot polysémique en français, même vague. En anglais le mot tend plus vers le sens « c’est dans sa nature » - c’est-à-dire sa quintessence.
Observons que l’usage du même mot, en anglais et en français, avec des sens parfois subtilement différents, fait partie de l’étoile binaire franglaise, c’est d’un ensemble linguistique qu’on parle, à ce moment-là. Même le besoin de différencier les deux langues, l’une de l’autre, nous indique qu’il s’y trouve une fonctionnalité sensuelle comparative. Ceux qui maîtrisent, plus ou moins, les deux langues, ont accès aux deux ou plus de sens du même mot, parfois des sens qui se contredisent.
Version moderne
J’ai longtemps songé à comment aborder ce sujet d’apparence technique – les appellations « agriculture » et « biosphère » étant des termes assez froids et non-communicatifs, tout en se voulant descriptifs et précis, en quelque sorte.
Bien sûr que je les rejette, ces appellations. Notre nature n’est pas l’agriculture. La biosphère n’est pas la biosphère – à la limite c’est une sorte de croûte terrestre, comme sur un fromage et qui pullule d’acariens. J’ai toujours aimé manger la croûte, toute la croûte. En cela je suis bien humain.
Force est de constater que pour nous adresser à cette crise du vivant il nous reste très peu de techniques. Tout le monde se met à dos, devient récalcitrant et réfractaire, comme des bestioles résistants, mais ça ne sait pas faire.
Et puis, posons-nous sur l’affleurement de l’art, dans nos paysages … en manque de création, mon œil s’est fait attirer par des gros livres d’architecture, des livres magnifiques sur des œuvres également magnifiques, typiquement le Guggenheim, Bilbao, et l’éternelle Tour Eiffel. Aux États Unis, chaque ville de taille s’éprouve à tailler dans le granit, dans l’acier, le béton, le fer et la silice, son renom, son tourisme volumétrique, sa postérité.
Ce sont des signes visibles de postérité, ces édifices pharaoniques. Dans le lieu de naissance de la civilisation, en Arabie, sous le guise d’une propagande aspirante (nom de marque: « conspicuous consumption »), on a investi, et comment ! Dans de nouvelles tours de Babel – à quelques 850m de hauteur, aux United Arab Emirates, on a même la tour la plus grande de l’année, il y a une dizaine d’années, dans l'ordre de 850m de hauteur.
Mais ce qui m’a le plus frappé, cela a été les tessellations, les franges, les habitats en fagots de roseaux, ou bien les bâtiments naturalisés, les cabanes dans les arbres, les maisons troglodytes. Tous en train d’imiter la nature, de faire nature, mais malheureusement morte, de nature morte, donc, comme des paniers de fruit en cire, de fleurs en plastique trompe l’œil. Trompe l'oeil, un style d'art qui n'a jamais vraiment connu l'oubli.
La culture, donc, une tentative de faire nôtre cette culture de l’artificialisation, la copie et l’imitation, la synthèse et même le dépassement du vivant. Il suffit d’aller voir les Grecs, les mythes grecques, passés de génération en génération par voie orale, dans cette Grèce antique que l’on reconnaît être l’un de nos précurseurs, dont nous sommes en partie héritiers, ces leçons sur l’hybris des hommes face aux dieux.
Cette culture de mort vivante, qui est la nôtre, qui, nous en sommes de plus en plus persuadés, ne nous fait pas de bien, ne nous veut pas de bien.
L’agriculture est un type de culture. Être cultive, éduqué, dressé, formé, pourquoi maintenant, juste maintenant, ces mots ont de plus en plus de mal à passer ? Ce sont des mots qui vont trop bien ensemble, peut-être, avec des mots comme contrôler, dominer, administrer, exécuter. On soupçonne ces mots de va et vient par génération en bande organisé, en groupuscule clandestin.
L’agriculture est un tel mot, qui communique la rationalisation d’un modèle exploitant, extrayant, du vaste monde qui se met devant nos yeux accapareurs. N’oublions pas que cette vision d’un monde d’un infini de ressources exploitables, c’est le Nouveau Monde d’hier, pas la vieille Amérique d’aujourd’hui. Et le mythe survit, longtemps après, sous la forme de croissance.
L’économie circulaire, elle, n’est pas une invention nouvelle, mais une nécessité évidente depuis toujours. S’il y a eu moins de guerres, avant notre sédentarisation et notre civilisation, ce n’est peut-être pas bête de tenir en compte la circularité nécessaire de notre manière de vivre de l’époque. Pour ne pas épuiser les ressources, il faut comprendre les ressources, il faut les laisser faire le travail de grandir auquel ils sont déjà prédisposés. Ou bien bouger. Bouger est en soi une manière de détendre les stress qui sauront s’imposer sur un environnement si on y reste trop longtemps. Bouger intelligemment. Le jardinage linéaire est exemplaire – nos proches cousins, les orang-outans, pratiquent ce genre de déplacement et récolte programmées, ils utilisent leurs grands cerveaux comme des calendriers. Ils mangent des fruits qui leur sont en partie adaptés, pour leur dispersion et leur propagation. Il y a réciprocité d’intérêts dans cette affaire, ce n’est pas pour rien que l’arbre produit des fruits succulents et nourrissants, plein de la ressource de l’énergie convertible par la grande famille arboricole.
Est-ce que c’est de l’agriculture ? L’agriculture, c’est le ménage des champs, l’aménagement de surfaces planes, dégagés, à fin d’y récolter où faire paître quelque chose. Mais ce n’est pas nécessairement très logique de faire cela, à moins d’avoir une abondance d’autres types d’écosystème à proximité, pour cueillir les fruits, les noix, les champignons de la forêt, par exemple. Ou les fruits de la mer et de la rivière. A proximité, un terme qui paraît vague, c’est peut-être le mieux vu comme une question d’ombre, mais aussi de mobilité. Si les insectes, les petits mammifères et les plus grands, ont besoin d’endroits propices pour vivre, ils débordent sur leurs proches alentours, les semences aussi, le bois mort, l’humidité, tout joue avec les surfaces planes que l’on appelle l’agriculture.
surfaces planes
C’est juste trop simpliste de parler de surfaces planes, l’accidentation d’un terrain peut multiplier par des ordres de magnitude (par dix, par cent, par mille) la bio-productivité de cette surface, parfois par des logiques qui dépassent celui du poids, ou des éléments concernés. La surface d’un arbre est énorme, par rapport à son empreinte au sol, ou à la surface plane de sa canopée. Cela lui permet de respirer plus, mais aussi d’avoir des surfaces de condensation plus grandes et de contenir et humidifier les vastes volumes d’air semi-contenus, sous sa canopée. Il est, en effet, le moulin à eau, le barrage et le bassin vivant – il distribue ou lâche, quand les stocks ils sont pleins, il retient avec parcimonie lorsque les temps ils sont secs.
Pourquoi l’agriculture se mettrait-elle dans une catégorie à part ? Peut-être par la simple logique des circonstances – sa lutte a souvent été de supprimer la nature débordante pour y faire pousser quelque chose d’intérêt humain. Des murs sèches, par exemple, suivent la logique du tri – on enlève les pierres gênantes pour faciliter le labour, on les arrange autour des jardins et des champs si ce n’est que par simple praticité et économie du geste. Cela crée des accidents là où il n’y en avait pas, de manière souvent très bénéfique à la biodiversité.
Cet ameublement des terrains par les humains, les rizières collinaires étant un autre exemple ancien, crée donc de l’accidentation, diminue les effets assèchants des vents, permet a des micro-écosystèmes linéaires d’établir des corridors de continuité d’habitat, encadrant les champs, mais en covalence, par rapport à l’intérêt humain.
On parle du besoin de concevoir notre engagement avec la biosphère comme notre adaptation à celle-là. Objectivement, il est vrai, on doit la tenir en compte, dans l’ensemble. Ce n’est pas nécessairement le cas particulier – on peut s’isoler, dans l’immédiat et le moyen terme, des conséquences de nos actes. Mais c’est le fait de concevoir cette relation d’adaptation comme étant objectif qui me trouble. Nous ne sommes pas, à l’origine, maladaptifs à la terre, ni la terre à nous. Nous générons la croissance et la fertilité, nous tenons en compte les intérêts d’autrui et l’interconnectivité de tous nos intérêts, si nous faisons bien.
Prenons l’exemple de l’élection d’une montagne ou un fleuve au statut de personne légale, avec des intérêts à défendre.
J’ai passé pas mal de temps à suivre la trace des rivières en France – l’Ariège, le Tarn, la Garonne, entre autres. Mes compagnons de route et souvent de perchoir sont, bien sûr, les oiseaux, mais aussi les truites. On ne peut qu’être impressionné par l’eau qui coule, qui vient de l’amont, qui descend vers l’aval, qui ne cesse jamais de transporter, d’aller d’un endroit à l’autre. C’est elle qui anime, la force vive. Tout se construit autour de cette mobilité fluviale.
Et sa propriété et ses bornes ? La gestion de l’eau, gros mot, le contrôle qu’on exerce sur l’hydrologie d’un lieu, cela n’a pas beaucoup de sens par rapport à une rivière. Son lit mineur, ce flux constant dont on parle quand on parle d’une rivière, n’est-ce pas ? Ce lit mineur est le résultat d’un flux, une saturation en eau sous terre, souterraine, d’une nappe d’eau, phréatique ou autre, c’est en quelque sorte le débordement du vase, ou de la vase. Donner un statut légal à une rivière est donc donner un statut à l’ensemble de son bassin versant.
Et ses habitants, comme ses nappes, bougent tout le long de la rivière. Son débit est le cumul de tous ces effets en amont, forcément en amont de là où on se trouve, sur la rive.
C’est d’autant plus le cas avec les lacs et les océans, qui ne sont aucunement en reste lorsqu’on pense à la vie sur terra firma.
Le calcaire, ce rocher qui nous est tellement familière, est essentiellement le résultat du cumul de millions et de trillions de carapaces de crustacé, de coquillages et d’ossatures d’animaux et de plante, qui se sont posés sur le fond de l’océan. Le calcaire, il est poreux. Les rivières en zone calcaire se trouvent souvent dans des gorges, l’eau des causses, filtré par le calcaire, descend pour alimenter ces rivières.
Pour faire partie de ces écosystèmes il faut faire le lien entre l’un et l’autre. Où sont les liens ? De nouveau, la matérialité de ces liens ne correspond pas nécessairement à leur influence, directe ou indirecte, sur l’écologie des lieux. Les migrations et les déplacements sont des phénomènes qui s’enchaînent, l’une derrière l’autre. Les virus et les idées circulent, à toute échelle. Une agriculture qui ne prend pas en compte son contexte, qui traite celui-ci comme une externalité, est une agriculture avec peu de probabilité de succès, globalement – il ne peut qu’être court-termiste et individualiste.
La question de l’agriculture est donc aussi une question d’accommodation à l’altérité, si l’on veut l’appeler adaptation, c’est en homo industrialis qu’on parle, alors que ce n’est pas mon positionnement – on y est déjà accommodé, par nature …
Prenons par exemple la question de sexe et de communication. Je viens de voir un petit poisson flasher – c’est-à-dire qu’il montre son ventre argenté au ciel, ce qui crée une étincelle de lumière. Les poissons comme cela vivent souvent en bancs. Qu’ils ont , qui crée un besoin des neurones dites miroirs, c’est sans aucun doute – chaque mouvement de leurs confrères et sœurs et à l’instant réfléchi par le poisson – ils bougent ensemble, en concertation, comme les oiseaux en vol. La communication se fait, donc, par ces messages argentés, ces flashes. L’autre, la reconnaissance de l’altérité, sont des aspects de la vie sexuelle, aussi. Il est parfaitement possible de reproduire par fission, comme des clones. Mais le faire avec un autre, … implique aussi l’autre. Sont ces mécanismes d’interaction instinctifs, selon les dires de certains, vraiment innés, préprogrammés ? Parce que sinon, on est en face de quelque chose de très subjectif.
C’est donc un mécanisme assez intrinsèque à la vie – inventé par la vie parce qu’elle donne un avantage sur la duplication et la mutation génétique – elle met deux êtres différents face-à-face, pour s’accorder - s’assurer une relation en étroit lien avec l’environnement et le temps local. Rien à voir avec le codage des millénaires, dans l’ADN. Ce qu’on appelle l’épigénétique, ou les gènes supposés redondants, ne font pas plus que les contextes locaux, dans la transmission générationnelle.
On est malléable, en partie instruments de notre destin, en partie inséparables de nos contextes locaux, en partie des mécanismes de feedback (boucle de rétroaction, en français). Lorsqu’on entreprend l’aménagement d’un terrain en « champs », et puis de plusieurs champs, on entre en contact avec des cycles de rétroaction à plusieurs échelles. Est-ce que l’on est apte, même adapté à la tâche ? Vaudrait-il pas mieux déléguer ces tâches de biodiversification et coordination de cycles à des plantes qui en font déjà partie et se montrent compétentes (les adventices) ?
bois et forêts
Qui, objectivement, pourra vraiment se sentir fier de ce qu’ont fait nos forestiers, ce siècle dernier ?
On a tous entendu les raisonnements des arboriculteurs dans les Landes, cela ne va pas faire l’affaire, même après l’incendie. Le modèle industriel-extractiviste, du bûchéron, prédomine – notons que sans routes costaudes, le transport de bois par camion ne serait pas faisable et qu’elle reste l’une des principales causes d’affaissement de route et de frais d’entretien de route – ce transport est donc en soi anti-écologique. Le pro-écologique dans ce cas serait la fonction sur place des arbres, qui peuvent récupérer un habitat en le rendant, tout simplement, habitables.
Nos partenaires les arbres font visiblement mieux entre eux, témoigne la vieille forêt. Une haie, c’est une invasion technique, une intrusion de vieille forêt, de la bio-ingénierie – même si ce dernier mot n’est mon mot préféré, de régénérescence de la biodiversité (celui-là non plus), dans nos affaires, sans pour autant nous séparer de la nature. Une haie peut être conçue comme un périmètre, une limite, mais devient, en ce faisant, un chemin et un corridor vert, et ceci en étant à la circonférence d’un champs, mais à vrai dire à l’interface entre un champs et au moins un autre – elle peut faire le gros de la canopée, une grande partie de la surface (plus grande, relative à la parcelle, selon qu’elle est plus petite).
Un milieu de vie est donc aussi un habitat, mais aussi une voie, un chemin, à toute distance, et tout cela de manière simultanée. Je ne dis pas que l’agriculture commence à se sentir tout petite, dans la grande échelle des choses, mais il lui faudrait peut-être réviser ses options. L’agriculture a besoin de se réintégrer à l’ensemble. Sans énergie rajoutée, elle fait bien son travail – et d’ailleurs, il ne manque pas d’humains, comme force de travail, de nos jours.
C’est quand même le but, je suppose, de nous tous, de vivre – et dans la meilleure des conditions, idéalement ? Alors là, on est en train de réduire, vastement, notre gamme de choix – déjà qu’elle se réduit à peau de chagrin chaque fois plus. Avec quelle vie qui nous reste, quels compagnons de route, si toute la nature nous quitte ? Renaud peut garder son béton, je n’ai que faire de ça. Est-ce que l’on respecte les animaux, en les tuant ? C’est un peu la base essentielle d’une réciprocité dans la relation ? Pourquoi la génétique, si elle n’est qu’encore une manière d’objectifier l’intersubjectif ? Est-ce que l’on pourrait favoriser la confiance entre êtres, pour qu’il puissent tomber d’accord sur des modus operandi, encourager l’intelligence, plutôt que d’abrutir, de soumettre ?
Pastoralistes de L’Aveyron
Il y a eu des reportages sur les néo-pastoralistes de l’Aveyron cette semaine. Et il y a eu Greta Thurnberg sur la Terre au Carré, sur France Inter, plusieurs émissions sur France Culture et France Inter qui traitent de l’urgence écologique. Terre de Liens, un autre favori de France Radio, trouve ses origines à Saint Affrique.
Si je fais ces émissions et les écrits qui vont avec, c’est que le temps est venu d’essayer de publier mes découvertes sur les solutions écologiques qui marchent, vraiment. C’est justement un peu le problème avec toutes ces initiatives dont j’entends parler – ce sont comme les pièces dans un puzzle, mais qui ne savent pas se joindre.
On est d’accord que la pièce matrice manque – qu’entre théorie et pratique il reste encore un gouffre. C’est justement le gros du truc. On va passer des heures et des heures à parler des problèmes présenter les remèdes proposés, souvent sans observe si cela marchera – c’était le cas pour l’émission Terre au Carré ce mardi, sur le commerce maritime, et c’est l’une des facettes critiquables du journalisme, qui va décrire et narrer jusqu’à l’épuisement ce que l’on sait sur une problématique.
Les solutions que je pose passent par la grille de la physicalisation et de la socialisation, physique parce qu’elles réduisent le problème écologique à des proportions traitables par tout un chacun, sociales parce qu’elles obligent à traiter les autres êtres vivants autour de nous comme des sujets et non pas des quantités.
La problématique se définit par rapport à un objet – dans le cas du fret maritime, l’objet serait de le réduire, énormément, tout en le préférant à d’autres modes de transport, qui devraient se réduire encore plus – sinon disparaître. C’est un peu ce qui se passe déjà pour le trafic aérien. Le coût par kilo du fret aérien est grand, réservé à des denrées de haute valeur donc.
Le fret routier, c’est encore pire, en termes du prix énergétique par kilo. Toutes ces modes de transport sont actuellement chères – sont en réalité trop chères pour nous. C’est à cause des distances parcourus, des frais de construction et d’entretien, des matières premières et de l’énergie dépensée dans la création où dans la dépollution/absence de dépollution.
C’est juste trop cher. Les tracteurs sont également trop chers, pour un peu les mêmes raisons. L’être humain sans machines, par contre, n’est pas très cher. Il peut, comme un ovin qui broute les bonnes herbes et entretient un terrain, faire un bel effet, juste par son passage, s’il n’a pas de véhicule plus grand que lui.
Je pense être tomber sur un encadrement conceptuel et une série de vraies solutions qui en écoulent, à profusion.
Je prends un problème matériel, l’énergie consommée, par personne et en général, j’applique une solution – qui réduit l’énergie consommée suffisamment pour rentrer dans les clous climatiques et à la fois de biodiversité – c’est une solution holiste dans le sens « complète » - elle s’applique à grimper et passer par-dessus la majorité des murs et des falaises contre lesquels nous butons.
Il est très irritant d’entendre tous ces activistes qui agissent « contre » des cibles, des peintures, des sculptures, ou qui tentent d’organiser des manifestations – à quoi bon ? Ils disent eux-mêmes que l’un des principaux bels effets est sur eux-mêmes – au moins ils agissent. Mais, Jusqu’à là, toutes ces agitations, qui ne datent pas d’hier, y inclus les ZADs, n’ont aucunement réussi à percer le plafond de verre, qui est plutôt descendue envers nous, pour nous asphyxier chaque fois plus.
Je pense que les écolos sont dans une position inconfortable – ils n’ont pas réussi et ne proposent pas de vraies solutions, encore de nos jours. Ce sont des solutions toujours partielles, une ou deux pièces du puzzle, mais pas applicables partout dans la vie réelle.
J’ai encore entendu quelqu’un de ma génération parler de la vulgarisation, … qu’est-ce qu’il n’a pas compris ! S’il était vraiment allé comme il l’a dit, parler avec les gens, il saurait que les gens savent – le problème n’est pas là. Le problème, c’est à deux coups, personne ne les a posé une vraie solution, les vraies solutions qu’ils ont proposées ont été rejetées.
C’est-à-dire que pendant tout ce temps, tous les bons gens qui font les écolos d’office n’ont pas offert de vraie solution parce qu’ils n’ont en pas.
Mais comme je le dis, je crois que j’en ai trouvé une. Nous pouvons vivre nos interactions, nos communications et nos mouvements, à l’échelle humaine. C’est la réphysicalisation de nos vies sociales, le ré-engrenage dans le monde du vivant. Tandis que pour le moment, nous sommes en roue libre vers le bas et les freins sont usés.